Cette histoire ne m'appartient pas, elle raconte la vie d'un autre...
ou plutôt d'une autre, une sorte de Bécassine, une lointaine cousine peut être, qui vivait au temps des charrettes dans cette région de volcans éteints, le Massif Central.
Vêtue d'une éternelle robe rouge, contrairement à sa bretonne parente, elle tenait ostensiblement à son bras un gourdin en lieu et place du parapluie légendaire (qui par ailleurs lui aurait été fort utile compte tenu de l'hygrométrie auvergnate). Mais bon...l'auvergnat est volontiers bagarreur.
Comme elle était tout de même prévoyante (l'auvergnat est également prudent) elle ne sortait jamais sans une boite à chaussures qui lui servait à la fois de couvre-chef en cas de mauvais temps et de panier pour y ranger les champignons ou les noisettes qu'elle cueillait dans la forêt en automne.
En revanche elle était parfois dans la lune (l'auvergnat est facilement distrait). Il lui arrivait alors de sortir de chez elle sans cette panoplie indispensable à la survie sous un climat certes tempéré mais en milieu post-volcanique ; elle se retrouvait en chemise devant sa porte et le feu lui montait immédiatement aux joues (l'auvergnat, rappelons-le, est extrêmement pudique).
Cette Bécassine-là n'eut pas la notoriété de la lignée armoricaine (l'auvergnat est sans doute un peu trop discret) et moi-même je l'aurais oubliée si quelque ministre de l'Intérieur ne s'était avisé d'attribuer un autre trait de caractère aux habitants de la région : l'auvergnat serait dangereux lorsqu'il est en groupe...
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