Mon cher Aloïs,
ce n'est pas que tu me sois réellement cher mais depuis que nous nous côtoyons, depuis que nous nous croisons et recroisons, depuis tout ce temps, nous sommes devenus presque intimes. Combien de temps dis-tu ? Dix ans ? Tu as la mémoire courte, tu en oublies un peu. Souviens-toi, au début je ne te connaissais pas, je ne t'avais aperçu que de loin. Tu essayais de trouver ton chemin. Et puis tu t'es installé à proximité et maintenant je te vois pratiquement tous les jours. D'accord, tu as pris des vacances il y a quelque années, juste deux ou trois mois, pas plus. Tu n'étais pas parti bien loin.
Je ne voudrais pas être désagréable mais tu n'as rien d'un Georges Clooney. D'ailleurs à ce propos, je te déconseille le café, à ton âge ça te rendrait nerveux et même agressif.
Non, mais regarde-toi, tu n'es vraiment pas sexy ! D'ailleurs il n'y a que des très vieilles dames pour se laisser séduire, ou alors il faut qu'elles aient la vue bien basse. Je t'ai parfois aussi rencontré avec des vieux messieurs... Tu ne serais pas un peu « bi » ?
Alors parce que tu n'es pas du tout, du tout mon type, que tu ne le seras jamais, même quand je serai très vieille, même si j'ai la vue un peu basse, je te suggère d'aller voir ailleurs si j'y suis, de quitter le quartier, le pays et même la planète, tu ne manqueras à personne.
Et surtout oublie-moi !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire