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mardi 14 février 2012

La maison de Marguerite

Maison à tiroirs, à surprises, à secrets. Coins et recoins. Niveaux.
Et dedans Marguerite.
En haut, le grenier chargé de trésors enfouis, oubliés, retrouvés.
En bas, le chais poussiéreux où dorment d'antiques barriques. Plus de vaches dans l'étable, bric-à-brac entreposé dans les mangeoires. Clapiers-cachettes mystérieux pour jeux d'enfants sous l'auvent.
Au milieu, la cuisine et sa cheminée qui habite le mur du fond, entre l'évier de pierre et le placard à deux corps. Chaise basse dans la cheminée, pour se chauffer. Ou pour broder. Capucines, bleuets ou cyclamens, les fils et les tissus sont dans l'armoire, bien cirée.
Poutres presque noires, table à carreaux bleus et blancs, brassées de dahlias ou de glaïeuls... couleurs, couleurs. Tintement de la pendule tous les quarts d'heure.
Derrière, la grande chambre ensoleillée, lumière dorée sur le parquet blond. Patins de feutre au garde-à-vous. Roses en pochoirs posées avec application autour du petit cabinet de toilette.
Le couloir est froid, on ne s'y attarde pas, ou alors en été pour admirer les marguerites peintes à la main sur la console. Par Marguerite, justement.
La chambre bleue, pour faire pendant, et sa guirlande de petits écoliers en blouses noires qui s'égaient en haut des murs. Peinte à la main. Marguerite, toujours. La chambre n'est plus utilisée, ou rarement, mais on ne laisse pas un vase vide, petit arrangement de fleurs séchées sur la commode.
Volubilis bleus, dehors, sur les  briques rouges de la façade. Explosion de couleurs des bégonias dans le parfum des roses ou des lilas, les abeilles s'affolent.
Le jardin pentu descend jusqu'au ruisseau.
L'église, tout au bout. Marguerite est responsable des bouquets. A l'église.

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