J'ai cessé de peindre des paysages à
cause du bout de ciel coincé en haut de la toile, glissé entre les
cimes des arbres ou posé au sommet des montagnes.
Je n'aime pas le bleu.
J'ai bien tenté le rouge mais je ne
pouvais pas peindre éternellement des couchers de soleil.
J'ai essayé les nuages pour cacher le
ciel. Un nuage ce n'est pas compliqué direz-vous. Beaucoup de blanc
si le temps est à la neige, un rien de gris si la pluie est
annoncée, du presque noir en cas d'orage.
Eh bien non, ce n'est pas si simple,
c'est une question de poids et le poids c'est dur à peindre.
Un nuage ça peut être léger,
vaporeux, diaphane, parfois on peut voir à travers. Mais la
transparence en peinture c'est tout un art, ça ne s'improvise pas.
Quand le temps se gâte, le nuage
devient lourd, il est couleur de plomb. Il doit être chargé, mais
pas trop non plus sinon c'est la pluie et la pluie cache le paysage.
Il faut donc le juste poids.
Le poids de peinture aussi car à force
de repeindre ce nuage pour lui donner l'apparence de la légèreté,
on en fait une masse compacte et blanchâtre qui peut à tout moment
s'écrouler sur la prairie en dessous.
Ce qui ne serait somme toute pas si
grave car je n'aime pas vraiment le vert non plus.
Voilà pourquoi j'ai cessé de peindre
les paysages et leurs nuages, je les découpe maintenant.
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